
Le moratoire sur les énergies renouvelables : une mesure controversée rejetée par l'Assemblée
Publié le 10.07.2025
Un vote serré aux conséquences majeures
Un amendement adopté le 19 juin
Le 19 juin 2025, l'Assemblée nationale a adopté par 65 voix contre 62 un amendement proposé par Jérôme Nury (Droite républicaine) avec le soutien du Rassemblement national. Cette mesure visait à suspendre toute nouvelle autorisation d'installation éolienne terrestre, maritime et photovoltaïque sur le territoire français.
Paradoxalement, les députés avaient également voté la réouverture de la centrale de Fessenheim, fermée en 2020. L'Autorité de sûreté nucléaire confirme l'impossibilité technique de cette mesure, les opérations de démantèlement étant irréversibles.
Le Ministre de l'Énergie Marc Ferracci avait alors qualifié ce vote d'"irresponsable", soulignant le signal désastreux envoyé aux filières employant des milliers de personnes. Enerplan, le syndicat des professionnels du solaire, de son côté, dénonçait un "monstre législatif" adopté pour des raisons purement idéologiques.
Le texte retoqué le 24 juin
Heureusement pour les défenseurs des énergies vertes, l'Assemblée nationale a massivement rejeté l'ensemble de la proposition de loi le 24 juin. Le texte doit maintenant faire l'objet d'une deuxième lecture au Sénat prévue le 8 juillet.
Moratoire sur les énergies vertes : quelles conséquences aurait-il ?
Autoconsommation solaire : un secteur en croissance menacé
Le moratoire aurait particulièrement affecté l'autoconsommation solaire, un marché en pleine expansion avec une progression de 48% des installations photovoltaïques entre 2024 et 2025
selon Enedis. Cette pratique séduit de plus en plus de ménages français souhaitant réduire leur facture énergétique.
80 000 emplois en jeu
L'association France Renouvelables dénonce ce qu'elle qualifie de "plus grand plan social jamais voté à l'Assemblée nationale", avec la menace de destruction de 80 000 emplois non délocalisables dans le secteur des énergies renouvelables.