Transition énergétique : 8 vrais et faux sur la production d’électricité éolienne

« Les éoliennes font trop de bruit », « Elles détruisent les paysages et font fuir les oiseaux », « Elles ne produisent que quand il y a du vent »… Ces phrases, on les entend partout, mais sont-elles vraies ? Entre rumeurs et réalités, il est temps de faire le point. Voici les 8 affirmations les plus répandues sur l’énergie éolienne, passées au crible du vrai et du faux.

1. « Les éoliennes ne produisent que quand il y a beaucoup de vent»

❌ Faux

Une éolienne terrestre commence à produire de l’énergie dès 10 à 12 km/h de vent¹, atteint sa puissance nominale à 50 km/h, et s’arrête seulement si les rafales dépassent 90 km/h pour éviter les dommages mécaniques.

En France, la régularité du vent varie selon les régions : le Nord, la Bretagne, la vallée du Rhône et la côte atlantique sont particulièrement bien exposés. Les parcs éoliens en mer (offshore), eux, bénéficient de vents plus constants et puissants.

💡Bon à savoir : La grande majorité des éoliennes sont implantées sur des sites où la vitesse moyenne du vent est supérieure à 20 km/h.

2. « L’éolien n’a aucun effet positif sur le climat »

❌ Faux.

L’un des principaux atouts de l’énergie éolienne est son bilan carbone extrêmement faible. Selon une étude de l’ADEME de 2015 sur le cycle de vie des éoliennes en France, une éolienne terrestre émet en moyenne 12,7 g de CO₂ par kWh produit, tandis que l’éolien en mer atteint environ 14,8 g de CO₂ par kWh².

À titre de comparaison, le gaz fossile génère environ 490 g de CO₂ par kWh et le charbon jusqu’à 820 g de CO₂ par kWh, sans compter les fuites de méthane, qui aggravent encore leur impact climatique.

À l’échelle de l’Europe, la production éolienne permet d’éviter chaque année des centaines de millions de tonnes de CO₂. En France, selon le Bilan électrique RTE 2024, l’éolien a permis d’éviter plus de 20 millions de tonnes d’émissions de gaz à effet de serre³ en remplaçant des sources fossiles importées.

3. « Les éoliennes ne sont pas recyclables »

❌Faux.

Aujourd’hui, 93 % du poids total d’une éolienne peut être recyclé⁴. Les mâts, fondations, câbles et générateurs sont constitués de métaux (acier, cuivre, aluminium) et de béton, tous recyclables via les filières classiques.

Seules les pales posent encore des défis techniques, car elles sont faites de composites en fibre de verre et résine époxy. Mais plusieurs projets de recherche européens (notamment ZEBRA et ReWind) ont permis de concevoir des pales entièrement recyclables.

💡Bon à savoir : Vattenfall s’engage à recycler 100% de ses pales d’éoliennes d’ici 2030

4.  « L’éolien crée de l’emploi et soutient l’économie locale»

✅Vrai 

La filière éolienne représente plus de 25 500 emplois directs et indirects en France⁵. Entre la construction, la maintenance, la gestion des sites et la recherche technologique, c’est tout un écosystème industriel qui s’est développé.

Chaque projet éolien génère des retombées économiques locales : impôts, loyers, contrats de maintenance, emplois dans le transport d’électricité et le réseau de distribution.

5. « La France est en retard sur l’Europe »

🔶Plutôt vrai, mais se rattrape.

Fin 2024, la puissance installée du parc éolien français s’élève à environ 25 GW, dont 23,5 GW pour l’éolien terrestre et 1,5 GW pour l’éolien en mer⁶. Cela place la France au 4ᵉ rang européen, derrière les grands leaders que sont l’Allemagne, l’Espagne et le Royaume-Uni.

Si la filière éolienne française a longtemps progressé plus lentement que celle de ses voisins, la dynamique s’accélère. La Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) prévoit d’ici 2028 entre 33,2 et 34,7 GW d’éolien terrestre et 5,2 à 6,2 GW d’éolien en mer⁷.

Cette montée en puissance s’inscrit pleinement dans le cadre du Pacte vert pour l’Europe, qui engage chaque État membre à atteindre 42,5 % d’énergies renouvelables dans sa consommation finale d’ici 2030⁸.

6.  «  Les éoliennes détruisent la biodiversité  »

🔶 Pas si simple

Avant toute autorisation, chaque parc éolien fait l’objet d’une évaluation environnementale approfondie. L’installation n’est validée que si son impact sur la biodiversité est jugé acceptable et ne compromet pas la conservation des espèces locales.

Des études préalables sont menées pour identifier les espèces d’oiseaux et de chauves-souris présentes, ainsi que leurs comportements migratoires ou de reproduction. Ces données permettent de choisir les zones d’implantation les plus adaptées, en évitant les couloirs de migration et les sites de nidification.

Une fois le parc en service, un suivi environnemental régulier est réalisé. 

💡Bon à savoir : Selon une étude de la LPO (2017), une éolienne serait responsable de la mort de 0,3 à 18 oiseaux par an. À titre de comparaison, un chat errant cause en moyenne la mort de près de 60 oiseaux par an.

7.  «  Les éoliennes font trop de bruit  »

❌Faux

Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), le bruit généré par les éoliennes reste dans la plupart des cas inférieur aux sons habituels de la vie quotidienne. Le niveau sonore mesuré près des parcs éoliens terrestres est comparable à celui d’un vent léger dans les arbres ou d’une conversation à voix basse.

Par ailleurs, des recherches sont en cours pour affiner et uniformiser les protocoles de mesure acoustique, afin que le contrôle du bruit devienne systématique lors de la mise en service de chaque nouvelle installation.

8. « L’éolien en mer est l’avenir de la filière »

✅ Vrai.

L’éolien offshore, encore jeune en France, a un potentiel immense. La mer française présente l’un des gisements de vent les plus importants d’Europe, notamment au large de la Normandie, de la Bretagne et de la Méditerranée.

Le gouvernement a lancé plusieurs projets éoliens en mer, dont les premiers parcs sont déjà en service (Saint-Nazaire, Fécamp, Courseulles-sur-Mer). D’ici 2035, la puissance installée devrait dépasser 18 GW, soit environ 15 % de la production d’électricité nationale⁹.

💡Bon à savoir : Acteur historique et engagé de l’énergie renouvelable, Vattenfall est aujourd’hui l’un des leaders européens de l’éolien offshore, avec 12 parcs en exploitation dans 5 pays et plus de 5 GW en développement. Cliquez ici pour en savoir plus.