Forte hausse des besoins en électricité en 2035 selon RTE

RTE a dévoilé les premiers résultats de son travail d’actualisation du bilan prévisionnel offre-demande en électricité. Et le gestionnaire du réseau de transport revoit ses estimations nettement à la hausse.

En 2035, RTE table désormais sur une consommation d’électricité en France comprise entre 580 et 640 TWh. Lors de son dernier exercice de prévision dénommé « Futurs énergétiques 2050 », publié en octobre 2021, le gestionnaire de réseau tablait sur une consommation d’électricité de l’ordre de 540 TWh en 2035 dans son scénario de référence.

A titre de comparaison, la consommation annuelle d’électricité a atteint 465 TWh en moyenne au cours des cinq dernières années. Les prévisions pour 2035 marquent ainsi une hausse de 25% à 38% de la consommation d’électricité par rapport à cette moyenne des cinq dernières années, soit une hausse supérieure à 10 TWh/an en moyenne.

RTE a intégré dans ses scénarios le relèvement des ambitions climatiques de l’union européenne pour 2030 (via le paquet Fit for 55). Ce travail de prospective tient également compte de la crise énergétique actuelle et du souhait de la France de renforcer sa souveraineté énergétique, couplée à une volonté de réindustrialiser.

Pour couvrir cette hausse de la consommation d’électricité, RTE estime qu’il faudra disposer d’une production d’électricité bas-carbone de 600 TWh en 2035, voire même de 650 TWh pour couvrir le haut de la fourchette des perspectives de consommation. Un objectif que le gestionnaire de réseau juge lui-même ambitieux au regard de l’historique des années précédentes, mais faisable. Dans le détail, la production nucléaire repose sur une hypothèse prudente à 350 TWh/an, auxquels s’ajoutera environ 10 TWh/an une fois le réacteur de Flamanville 3 mis en service. A noter, la production des futurs six EPR 2 annoncés, ne sera disponible, au mieux qu’à l’horizon 2035 et n’a donc pas été prise en compte.

La nécessaire hausse de la production viendra donc des énergies renouvelables avec un volume cible de 250 TWh/an d’ici 2035 (contre environ 120 TWh/an actuellement). RTE anticipe donc un doublement de la production renouvelable (notamment de l’éolien offshore), ce qui suppose une accélération sans précédent du rythme de mise en service de nouvelles installations.

Enfin, pour assurer l’équilibre offre-demande à chaque instant, RTE insiste une nouvelle fois sur le besoin de développer les sources de flexibilité (effacement, stockage, etc.).

RTE devrait dévoiler à la rentrée son bilan prévisionnel définitif pour la période 2025-2035, dont nous vous présenterons les principaux enseignements dans une prochaine newsletter.