réacteur nucléaire Forsmark

Focus sur les indisponibilités nucléaires

Le parc nucléaire français bat des records d’indisponibilité. A fin août, 32 réacteurs nucléaires étaient à l’arrêt. Trois grandes raisons permettent de comprendre cette situation exceptionnelle.

Tout d’abord, l’impact du Covid sur le planning de maintenance se fait toujours sentir. Les opérations de maintenance classique qui n’ont pu être effectuées lors des périodes de confinement par exemple ont entrainé un bouleversement profond du planning de maintenance de l’ensemble du parc nucléaire.

Ensuite, le calendrier des visites décennales se poursuit. Ces « VD », comme on les appelle, nécessitent des arrêts longue durée, afin dobtenir de lAutorité de sûreté nucléaire (ASN) une autorisation dexploitation pour dix années supplémentaires.

Enfin, des problèmes de corrosion sous contrainte affectent les unités plus récentes - et donc les plus puissantes - du parc nucléaire français. Fin 2021, EDF a découvert des fissurations par corrosion sous contrainte sur le réacteur 1 de la centrale de Civaux (1 450 MW), puis sur Chooz 1 (1 450 MW) et Penly 1 (1 300 MW), et enfin sur Chinon B3 (900 MW). En mai 2022, EDF a mis à larrêt 12 réacteurs pour une expertise approfondie. Au total, ces 12 unités représentent ainsi une puissance de près 15 GW à l’arrêt.

EDF prévoit de contrôler l’ensemble des réacteurs d’ici 2025. Une stratégie de contrôle validée, en juillet 2022, par l’ASN qui l’a jugée appropriée compte tenu des connaissances acquises sur le phénomène et des enjeux de sûreté.

Bonne nouvelle, en juillet 2022, EDF a confirmé que les réacteurs de 900 MW de Bugey 3 et 4 n’étaient pas affectés par des problèmes de corrosion sous contrainte. Cette première analyse laisse penser que l’ensemble du palier 900 MW pourrait ne pas être touché par ces difficultés.

Mauvaise nouvelle, fin août 2022, l’opérateur français a annoncé la prolongation de l’arrêt de 4 réacteurs, en lien avec les problèmes de corrosion sous contrainte, avec une remise sur le réseau le 1er novembre pour Cattenom 1, le 11 décembre pour Cattenom 3, le 14 novembre pour Cattenom 4 et le 23 janvier 2023 pour Penly 1. Le pallier 1 300 MW semble donc sérieusement impacté.

Pour mémoire, EDF a ajusté à la baisse son estimation de production nucléaire dans la fourchette 280-300 TWh (contre 295-315 TWh annoncés en février 2022) pour l’année 2022 et précise désormais viser plutôt le bas de la fourchette. Pour l’année 2023, EDF table sur une production comprise entre 300 et 330 TWh (contre 340-370 TWh précédemment annoncés).

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