Prix de gros de l’électricité et du gaz naturel en août 2022

RTE chiffre à 100 milliards d’euros ses besoins d’investissement entre 2025 et 2040

Le 14 mars, RTE a lancé une consultation publique sur son futur schéma décennal de développement du réseau (SDDR). Ce document de planification évalue les investissements à engager sur la période 2025-2040. Il a pour principal objectif de garantir que le réseau de transport d’électricité permettra bien d’atteindre les objectifs de politique énergétique de la France et en particulier de décarbonation.

Le précédent SDDR a été publié en 2019. Mais depuis, les pouvoirs publics ont redéfini les grandes orientations de la politique énergétique française : relance de la construction de nouvelles centrales nucléaires (six dans un premier temps, huit en option), accélération du développement des énergies renouvelables (en particulier de l’éolien offshore), tout en accompagnant la réindustrialisation d’activités sur le sol français. L’adaptation du réseau de transport d’électricité apparait dans ce contexte comme une nécessité.

Pour ce SDDR 2024, RTE anticipe une très forte hausse des raccordements au réseau de transport d’électricité avec, à l’horizon 2035-2040 :

  • 70 à 100 GW d’énergies renouvelables terrestres supplémentaires, majoritairement solaire et éolien.
  • 18 à 25 GW d’éolien en mer.
  • 6,5 GW de nouveau nucléaire avec les 4 premières tranches qui pourraient être construites à Penly et à Gravelines (les 2 suivantes attendues au Bugey devant être mises en service après 2040).
  • 13 à 15 GW pour le secteur industriel, en particulier dans les zones industrielles situées à Dunkerque, au Havre et à Fos-sur-Mer, ou encore pour l’électrification de zones portuaires.
  • 3 à 5 GW pour des data centers.
  • Plusieurs GW de capacités de stockage.

Le renouvellement des infrastructures existantes nécessitera également des investissements soutenus. RTE précise ainsi que ses lignes aériennes affichent une moyenne d’âge de 55 ans, et même que 20% d’entre elles ont plus de 70 ans.

Par ailleurs, le développement de nouvelles interconnexions se poursuit. Cinq projets sont d’ores et déjà engagés : Celtic Interconnector (avec l’Irlande), Golfe de Gascogne (avec l’Espagne), Eichstetten et Uchtelfangen (avec l’Allemagne) et Achène-Gramme (avec la Belgique). Tandis que quatre autres projets sont à l’étude pour une mise en service d’ici 2040 (deux avec le Royaume-Uni et deux avec l’Espagne).

Pour ces raisons, RTE estime devoir nettement renforcer ses investissements. Ceux-ci sont déjà passés de 1,2 milliard d’euros en 2019 à 1,7 milliard d’euros en 2023 et à 2,3 milliards d’euros attendus en 2024 (voir à ce sujet votre newsletter du mois dernier). Pour la période 2024-2027, la trajectoire prévisionnel retenue porterait l’enveloppe d’investissement à 3,7 milliards d’euros en 2027, soit trois fois plus qu’en 2019.

In fine, RTE chiffre, en première analyse, à environ 100 milliards d’euros au total les investissements à engager sur la période 2025-2040, soit plus de 6 milliards d’euros par an en moyenne. 

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