2022, une année atypique pour le système électrique français

RTE a publié le 26 février son bilan électrique national de l’année 2022. Tour d’horizon des principaux points à retenir.

Le fait le plus marquant est évidemment la forte baisse de la production d’électricité nationale. Avec 445 TWh produits en 2022, elle affiche un recul de 15% par rapport à l’année 2021 et se situe à son plus bas niveau depuis 1992.

Les centrales nucléaires françaises ont produit 279 TWh, en baisse de 23% par rapport à l’année 2021, soit le plus faible niveau enregistré depuis 1988. Impact du Covid sur les plannings de maintenance, visites décennales, problème de corrosion sous contraintes … la disponibilité du parc nucléaire s’est établie à 54% en 2022 (contre une moyenne de 73% entre 2015 et 2019).

La production hydraulique a également été à la peine avec moins de 50 TWh produits en 2022 (en baisse de 20% par rapport à la moyenne 2014-2019) du fait de conditions climatiques exceptionnellement chaudes et sèches.

La production éolienne (38 TWh) s’est maintenue à un niveau quasi-stable malgré une année 2022 peu venteuse, tandis que la production solaire a enregistré une croissance de 31% à près de 19 TWh (avec une hausse de 2,6 GW de la capacité installée).

Logiquement, les centrales à gaz ont été particulièrement sollicitées. Elles ont produit 44 TWh en 2022 (soit 34% de plus qu’en 2021).

Entre sobriété imposée et/ou choisie, la consommation d’électricité est ressortie en baisse de 4% par rapport à 2021, à 453 TWh. Corrigée des aléas climatiques, celle-ci s’est contractée de 1,7% en 2022 à 459 TWh. Au cours du dernier trimestre 2022, la consommation corrigée d’électricité a même chuté de 9% par rapport à la moyenne 2014-2019.

Dans ce contexte, la France a été importatrice nette d’électricité, une première depuis 1980, avec un solde net de 16,5 TWh. Les importations ont été particulièrement soutenues en provenance de la zone Allemagne/Belgique qui a affiché un solde net importateur de plus de 27 TWh. Les importations d’électricité ont ainsi coûté 7 milliards d’euros en 2022, contre des recettes d’exportations de 3 milliards d’euros en 2021.

Enfin, les émissions associées à la production d’électricité ont été de 25 millions de tonnes eq CO₂, soit une hausse de plus de 16% par rapport à 2021. La production nationale d’électricité a affiché une intensité carbone de 56 g CO₂/kWh en 2022, avec une part de la production décarbonée à 87% en 2022 (contre 91% en 2021).

A noter, le système électrique français a quasiment achevé sa sortie du charbon, qui n’a représenté que 0,6% de la production totale d’électricité en 2022.