Zoom sur les appels d’offres effacement organisés par RTE

Zoom sur les appels d’offres effacement organisés par RTE

Chaque année, RTE organise un appel d’offres pour encadrer et soutenir le développement des effacements de consommation d’électricité. L’idée est simple : certains acteurs ont la capacité - à la demande du gestionnaire du réseau de transport - de ne pas consommer à un instant donné. Ils peuvent donc contribuer à la stabilité du système électrique. Et bien sûr, ils sont rémunérés pour cela.

Caractéristiques des appels d’offres effacement

Caractéristiques des appels d’offres effacement - tableau

(p) Prévisionnel
Source : RTE

Le constat est sans appel : les appels d’offres effacement sont très nettement sous-souscrits. Et la situation s’aggrave puisque seuls un quart des volumes proposés ont été attribués pour 2019 (contre un tiers pour l’année 2018). Pourtant plus de 85 % des demandes déposées en 2018 ont été retenues par RTE (733 MW sur 849 MW).

Certains acteurs du marché estiment que le problème vient du niveau de rémunération proposé, insuffisant pour qualifier financièrement certains projets, qui ne répondent donc pas aux appels d’offres. Ils militent pour une augmentation de cette rémunération. 

Un autre point mérite également d’être souligné : les conditions d’accès à cet appel d’offres sont restreintes. Par exemple, les sites retenus pour le mécanisme de l’interruptibilité pour RTE ne peuvent pas répondre à cet appel d’offres. Pour mémoire, ces sites bénéficient d’une rémunération pour venir aider le système électrique en cas de forte défaillance. Ces sites ont été activés pour la première fois le 10 janvier 2019 (voir à ce sujet notre newsletter de février 2019). 

Par ailleurs, la question des sites éligibles est également posée. Et c’est en particulier celle des effacements dits « gris » qui est au cœur des discussions. Ces effacements sont issus de moyens d’autoproduction conventionnelle (un groupe électrogène au diesel par exemple) et sont donc à ce titre émetteur de CO2. 
En 2018, ces sites pouvaient répondre à l’appel d’offres mais leur offre était pénalisée d’un malus. Malgré ce malus, ces effacements « gris » ont représenté 45 % des volumes attribués. En 2019, ce malus a été augmenté. Et pour 2020, les choses sont claires : ces sites ne seront plus autorisés à répondre aux appels d’offres effacement. Une situation qui pourrait à nouveau générer une sous-souscription de l’appel d’offres 2020.